LE VERT : COULEUR DU VAMPIRISME ?
Contrairement aux idées reçues, le rouge qui évoque le sang n’est pas la couleur vampirique. Il s’agit du vert. En héraldique, les couleurs ne sont pas distribuées au hasard, et chacune d’entre elles à un sens plus ou moins secret. L’Ordre du Dragon, crée par l’empereur allemand Sigismond et auquel appartenait Drakul, et la famille Barthory dont Elisabeth est l’une des figures les plus marquantes, utilisait le vert comme couleur, que cela soit dans les bijoux de l’Ordre ou encore les capes dont étaient revêtus ses membres.
Bram Stoker a écrit un autre récit vampirique, Le joyau des sept étoiles, qui mets en scène les aventures d’une reine vampire qui s’appelle Tera. Elle se déplace toujours dans une aura de couleur verte. De même Paul Féval, dans son œuvre « Ville vampire » nous apprend que les « non-morts » se déplacent toujours dans une sorte de halo verdâtre.
Plus étrange, n’importe qui peut vérifier que dans l’antre des chauves-souris de type « vampire » suceuses de sang, il se dégage une odeur pestilentielle, qui provient de la verte ammoniaque contenue dans leurs fientes.
L’écrivain Jean-Louis Bouquet auteur de deux nouvelles concernant les vampires : L’ombre du vampire et Alouqa ou la comédie des morts, dans ce dernier roman, il nous parle d’une nécropole vampire appelée le cimetière vert.
Mais il y a mieux, des chercheurs en hématologie essaie de créer un sang synthétique, pour palier le manque de sang à disposition des malades, et ce sang artificiel serait de couleur verte. Ou quand la réalité rattrape le mythe ! Mais est-ce bien un mythe…
Chez les gens du spectacle et les gens du voyage, une ancienne tradition dit que les vampires se cachaient parmi eux, profitant de leurs déplacements à travers l’Europe, se masquant derrière des masques de comédie, et pouvant dormir le jour, car les représentations ayant la plupart du temps lieu la nuit. Et dans ce milieu des comédiens et des gens du voyage, la couleur verte est maudite, elle porte la poisse, mais personne ne peut dire pourquoi. Certains chercheurs pensent qu’il pourrait s’agir du souvenir du signe de la présence symptomatique d’un vampire dans la troupe.
Les auteurs grecs Pausanias et Appolonios de Tyane ont été les premiers a chanté la geste vampirique, et ils considéraient aussi le vert comme couleur maudite.
Dans le film « Dracula » de Francis Ford Coppola, Mina Harker, vampirisée, revêt une robe du plus beau vert, un symbole fort présent dans le film. Toujours dans ce film, Mina et Dracula boivent ensemble une boisson verte : l’absinthe appelé à l’époque « la fée verte » boisson à laquelle on attribuait d’étranges pouvoirs magiques. Et le Comte Dracula ne se déplace que dans un nuage de brume vert.
Les exemples sont nombreux, Lestat par exemple, le vampire d’Anne Rice a les yeux verts, de même, la « mort-amoureuse » de Théophile Gauthier, un chef d’œuvre du romantisme vampiriques, mets en scène une femme-vampire aux yeux verts.
Le vert, on l’aura compris, est dans le vampirisme, un très fort symbole, dont le code est une sorte de référence à l’univers des « non-morts », et à la symbolique de la putréfaction dans un cycle de régénération qui donne la vie éternelle. C’est en quelque sorte « l’œuvre au vert ».
De même, qui n’a pas remarqué en visitant d’anciens cimetières, que la couleur verte est omniprésente sur les tombes, caveaux et autres chapelles, due à la présence discrète mais efficace, de mousses végétales, et de moisissures dues à des champignons, donnant cet aspect particulier à ces lieux, les revêtant d’un voile d’un vert discret, mais qui est bien là.
Pour conclure signalons aussi que dans un mythe, le Graal est de couleur verte, émeraude tombé du front de Lucifer, son contenu, le sang qui revivifie, l'apparente aussi, dans cette tradition de l'émeraude à un culte vampirique.